Interview de la rumeur
 
 
interview de la rumeur à l'issu du concert de l'INSA à la base de loisirs de Sesquieres à toulouse le 12 avril 2003 ...


Samedi 12 avril 2003, se tenait les 24h de l’INSA à la base loisirs de Sesquière à Toulouse. Capleton, Ultimate K, Manu L, et la Rumeur étaient invité. C’était l’occasion pour Rap chronical, d’aller à la rencontre des lascars d’Hélancourt (Yvelines 78), près de Trappes (78), la Rumeur. C’est Hamé qui nous à chaleureusement reçu. Il nous à confié sa vision du rap en 2003, et nous à livré sa révolte face à un septennat de SKYROCKISATION...

 

Rap chronical : Que représente le Hip-Hop en 2003, pour le groupe la Rumeur ?

Hamé : Du bon et du beaucoup moins bon. Du beaucoup moins bon dans la mesure ou au terme d’un septennat de Skyrockisation et d’embourgeoisement du rap, on constate que la large part de la scène française s’est fait enflée avec son propre consentement. Du bon parce qu’il y a des alternatives qui émanent de l’underground dont les contours sont en train de se préciser, et qui annoncent une reconstruction du Hip-Hop par la base. C’est un peu ce qu’on a envie de provoquer, et d’accélérer l’avènement d’un rap qui se réaproprie les sens populaires des quartiers, dans lequel il est né.

R.C : Est ce que des personnes qui n’écoutent pas de rap peuvent apprécier votre album?

H : Bien sûr d’ailleurs on en à eu la preuve à mainte reprises. D’ailleurs nous au delà des clivages esthétiques, ou des clivages genre musical, on s’adresse à des gens qui ont des cicatrices en commun. Qu’il soient trentenaire, quadragénaire, qu’ils soient plutôt de classe moyenne, ou de quartiers, si ces personnes la peuvent se sentir des cicatrices, ou des colères en commun avec les nôtres, notre communauté est là. On à eu l’occasion de faire la première partie de Noir Désir au Zénith de Paris à l’automne 2002, on à joué devant leurs public, un public qui
a priori n’écoute pas de rap, étudiant, petit bourgeois, on a eu beaucoup de surprises, il y à beaucoup de gens qui ont découvert notre groupe sur le moment. En plus avec un discours comme le notre, il faut avoir une approche préalable. (rire)

R.C : Est ce que la violence marque définitivement la Rumeur ?

H : La violence qui nous est faite surtout. La discrimination, la précarité, une image qui est donné de nous au travers des médias, et qui a d’étranges relents coloniaux (n.d.l.r la rumeur est le troisième groupe de rap, après le Ministère amer et NTM, à être en procès contre le Ministère de l’intérieur, pour diffamation publique envers la Police nationale fin 2003. Ce procès fait suite à un article que Hamé a écrit dans le magazine, qui fait la promotion de l’Album et distribué chez tous les disquaires, dans le but d’assurer la promotion du groupe. Le titre était «  Insécurité sous la plume d’un barbare... ».
Je parle même pas de la violence que nos parents ont eu à subir. Nos parents qui sont issu du continent africain, qui sont nés colonisés, qui ont eu à se défaire de leurs conditions par la violence, à lutter pour ne pas subir le système colonial, les bidonvilles, les H.L.M, les crimes policiers, les bavures l’échec scolaire… cela fait beaucoup....

R.C : Quelle est votre actualité ?

Nous sommes sur le point de rééditer notre album, on va y joindre des inédits, 4 titres, et le procès du ministère de l’intérieur pour diffamation publique envers la police nationale, fin 2003, début 2004. On est en train de préparer, de ficeler une défense digne de ce nom. On a tous les syndicats de keufs fasho au cul, les syndicats traditionnel aussi. Il va falloir préparer une défense offensive, car il va y avoir de l’agressivité en face...

Propos receuillis par Pierre Sempé

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