Alors
que certains triomphent en trois
semaines grâce aux programmes
de télé-poubelle,
et que l’on subit les succès
«latinos» de Chayanne,
Jennifer Lopez, et autres clones
du marketing américain, d’autres
attendent 10 ans pour que leur travail,
de qualité, soit enfin publié.
C’est le cas de Nilo Castillo,
qui est aussi artiste peintre en
Allemagne, et dont le défaut
a peut-être été
de ne pas être né à
Puerto Rico mais à Cuba et
de ne pas avoir eu la rime «politiquement
correcte» avec le système,
sinon plutôt bien aiguisée
contre les hypocrisies de tout type.
Un autre « défaut «
de Nilo est de miser sur un style
(hip-hop, rap) sur lequel les compagnies
discographiques espagnoles et sud-américaines
parient peu voire pas. Mais son
style va au-delà d’un
genre musical. Il s’agit d’un
carnet de route qui raconte les
histoires de la rue, des Caraïbes
à l’équateur,
l’Europe en passant par l’Amérique
du Sud.
Nilo n’échappe pas
à la fusion de sons latins
qui virevoltent autour de lui depuis
l’enfance. Nilo vient de Cuba
et a dû lutter pour arriver
à nos oreilles. (Son album
n’est même pas distribué
en France). Victime d’une
boulimie musicale aiguë depuis
son plus jeune âge, il avait
l’habitude d’accompagner
les musiciens des groupes de La
Havane de bar en bar pour les entendre
jouer et chanter, jusqu’à
ce que ses amis l’incitent
à faire ses propres textes
et musiques. Né dans un famille
d’artistes (sa mère
était danseuse au Tropicana,
le cabaret le plus célèbre
de Cuba), nourri de la diversité
de musiques cubaines, et toujours
à l’affût de
nouveaux sons, c’est dans
le rap qu’il décida
de se lancer, après avoir
écouté «Fear
Of Black Planet» de Public
Enemy. Nilo Mc aura mis du temps
à imposer son style, ainsi
que ses récits d’expériences
vécues. Son album Guajiro
del Asfalto enregistré en
Espagne, à été
nommé dans la catégorie
“meilleur album hip-hop”
aux Grammy Awards américains.
La seule ombre au tableau c’est
qu’il ne soit pas distribué
en France, c’est dommage,
parce que Nilo est un excellent
artiste.
interview
Comment
es tu venu vers le Rap?
Je
suis issu d’une famille d’artistes,
ma mère était danseuse
au Tropicana, le cabaret le plus
célèbre de Cuba. Je
suis toujours à l’affut
de nouveaux sons, et c’est
après avoir écouté
“Fear of black planet”
de Public Enemy que je me suis lancé
dans le Rap.
Fais tu seulement
du Hip-Hop ?
Je
ne fais pas de Hip-Hop, je m’inspire
du hip-hop, mais c’est pour
se connecter avec la réalité.
Sinon je fais de la musique Cubaine,
ou de la musique latine.
As
tu envi de t’entourer de musiciens?
Deux
ou trois ce serait bien, j’ai
déjà un percussioniste,
ce qui serait bien c’est un
batteur et une guitare avec un son
bien métal..
Il
y a des groupes français
que tu admires?
Manu
Chao, mais il fait surtout parti
du monde pas spécialement
de la France. Sinon Big Red, Raggasonic...
Comment
vois tu le rap français?
Pour
moi c’est incroyable, il y
a une grande qualité, et
je trouve qu’il y a de la
concurrence. A Bordeaux j’ai
rencontré des Rappeurs qui
étaient très fort,
mais c’était tous des
gens peu connu. Il existe une chaîne
de télévision en France,
qui passe du Rythm’n’blues
et du Rap français...c’
est très prolifique... Beaucoup
de moyens...
Et
le Rap Cubain?
Il
est arrivè à maturité.
il y a une infinité de groupes
à Cuba, je ne pourrai pas
t’en citer un tellement il
y en a. A chaque angle de rue tu
peut trouver un groupe. En plus,
l’état n’est
pas contre, mais ce qui manque c’est
les moyens. Mais même a Capella
c’est super.
Faire
une tournée a Cuba te plairait?
Qu’est
ce que tu crois, je suis Cubain
(rire). Si je trouve un promoteur,
et si “ quelqu’un”(?)
est d’accord, je serais ravi
d’y aller. J’aimerais
jouer pour mon peuple, partager
l’énergie qui s’est
crée et surtout partager
avec eux.
Tu
vis entre l’Espagne et l’Allemagne
c’est pas trop dur de se retrouver
exilé de son pays?
Cela
fait 11 ans que je suis parti, je
suis passé par l’équateur,
l’allemagne, l’espagne.
Maintenant je suis un immigré
en Allemagne et en Espagne c’est
dur mais on s’adapte. L’être
humain s’adapte, mais il a
toujours envi de retrouver ses racines.
Que
se passera t-il à la mort
de Fidel Castro?
(Pour
des raisons politique que l’on
connait à Cuba, Nilo, n’a
préféré ne
pas répondre.)
Quels
sont tes projets?
J’ai
envie d’enregistrer un deuxième
disque, J’aimerais faire une
tournée en Amérique
latine et en Allemagne aussi, pour
revoir tous les Latinos que j’ai
connu là bas.
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